Quand Lalique met sa technique du cristal au service de l’art et de la foi, il en ressort des mezouzot d’une qualité rare, conçus en collaboration avec la designer israélienne Irma Orenstein. Décryptage…
Depuis la fondation de la marque par René Lalique en 1888, l’enseigne n’a eu de cesse de produire des produits en cristal Lalique alliant savoir-faire, beauté et raffinement.
À la suite du lancement du projet Lalique Art par Silvio Denz en 2008, la Maison a fait encore plus en collaborant avec des artistes contemporains et modernes, de renommée internationale.
L’architecte et designer israélienne Irma Orenstein fait partie des grands artistes contemporains qui ont eu l’honneur de collaborer avec les maîtres verriers de Lalique, afin de concevoir des objets d’art d’une finesse que l’on rencontre peu.
Si l’enseigne Lalique est connue dans le monde du luxe français en matière de flacons de parfum, de bijoux ou de hotte, cette fois, Lalique et Orenstein ont choisi de mettre à l’honneur un objet de culte juif : le mezuzah.
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Quelle est la signification de la mézouza ? Où mettre les mezouzot ? Nos réponses avec Lalique et Orenstein
La symbolique du parchemin mezuzah : un objet de culte et de prière juif à poser sur la porte des maisons
Le mezuzah (mezouzot au pluriel) consiste en un rouleau de parchemin sur lequel est inscrit un verset biblique tiré de la Torah, les cinq premiers livres de la Bible hébraïque.
Dans la culture judaïque rabbinique, il s’agit d’un boîtier mentionnant deux passages bibliques rédigés selon certaines règles sur un parchemin.
Cet objet sacré est habituellement fixé sur l’encadrement ou au linteau des portes d’entrée d’une habitation, et servait de porte-bonheur et de signe de foi. Dans la Bible, dans le livre du Deutéronome, Dieu dit à son peuple : « Tu les écriras sur les poteaux de ta maison et sur tes portes. »
Les mezouzot étaient ainsi conseillés par Dieux pour distinguer les foyers juifs, mais aussi pour rappeler aux Juifs que les habitations sont des sanctuaires.
Le halakha (loi juive) et la coutume veut que les mezouzot soient posés à l’entrée de la synagogue. Aussi, en cas de malheur ou de maladie, il faut vérifier les mezouzot, à Dieu ne plaise.
Des mezouzot moderne et d'origine diverse : le Mezouzah by Irma Orenstein & Lalique
Irma Orenstein est un architecte de profession, originaire de Géorgie, où règnent en maître la neige, les reflets et le cristal. Ce designer d’un talent exceptionnel est fasciné par la diffusion de la lumière par le verre et le cristal.
Il n’est ainsi pas étonnant qu’elle l’intègre souvent dans ses projets d’architecture. Fondée en 2002 à Tel Aviv, son studio d’architecture et de design intérieur s’est vu confier de nombreux projets pour des immeubles de luxe, des penthouses et des bâtiments de prestige.
Une de ses plus impressionnantes réalisations est située dans le penthouse de Sylvan Adams à Tel Aviv, un homme d’affaires canadien.
Un escalier majestueux en verre, ainsi qu’une table à manger qui peut également servir de table de ping-pong, fabriquée entièrement en verre ! Bien entendu, les fameux mezouzot ornent magnifiquement les portes d’entrée du bâtiment.
Pendant des années, le designer et architecte Irma Orenstein a cherché à trouver une parfaite harmonie entre la tradition, la lumière et le cristal.
C’est ainsi avec une passion vive, une application attentive aux moindres détails que l’artiste a entamé ce projet de création d’un objet d’art aux caractéristiques uniques avec la référence française en matière de luxe : la Maison Lalique.
Irma Orenstein a toujours eu un penchant pour la joaillerie, la mode et la peinture. Fille d’un ingénieur, elle suit des études d’ingénierie, ce qui l’induit à devenir une véritable experte dans l’art, le design et l’architecture. Les nouvelles technologies avec l’art, c’est une association omniprésente dans chacune des œuvres produites par Lalique.
Depuis 1888, le fondateur de la marque Lalique, René-Jules Lalique se fait remarquer par la somptuosité et la profusion de pierres précieuses et de pierres ornementales.
Les productions de René Lalique attirent l’engouement du public, alors qu’il utilisait déjà l’émail et le verre comme ornements de ses bijoux.
Plus tard, René Lalique se focalise sur la production d’objets en verre, créant la Verrerie d’Alsace à Wingen-sur-Moder en Alsace. Après des succès fulgurants lors de l’Exposition internationale des arts décoratifs et industriels modernes, la réussite de la décoration des voitures du train Côte d’Azur Pullman Express, ou encore l’aménagement du paquebot Normandie, René Lalique meurt en 1945.
C’est son fils Marc Lalique prend la tête de l’entreprise, et intègre la Maison Lalique dans le monde du cristal.
En 2011, le département Lalique Art est mis en place, alliant son savoir-faire séculaire avec le talent d’artistes majeurs de l’Art contemporain, designers d’exception et autres fondations pour créer des objets d’art uniques, d’une beauté que l’on a rarement vu ailleurs.
Des mezouzot en verre conçus selon la technique ancienne de Lalique et le génie d'Irma Orenstein
C’est dans le cadre des projets de collaboration Lalique Art qu’est née l’association Irma Orenstein-Lalique.
Le résultat est tout à fait prodigieux : des mezouzot devenus des objets d’art et de foi, où la lumière du cristal donne aux pièces un effet raffiné, prestigieux et divin !
Ayant grandi en Géorgie puis en Israël, l’artiste explique qu’elle a grandi dans « un monde de verre, de cristal, de neige et de reflets, puis je suis arrivée dans le désert. C’est la combinaison de ces deux mondes que je mélange. » Elle retrouve dans les mezouzot les « dunes dorées du pays des chameaux », le mouvement du sable sous l’effet du vent et du soleil…
Ces pièces uniques signées Irma Orenstein ont été conçues en collaboration avec les maîtres verriers de la Maison Lalique, dans leurs ateliers de Wingen-sur-Moder ; et sont inscrits dans le catalogue 2022-2023 de Lalique, le petit modèle Daniel et le grand format Raphaël.
Marc Larminaux, directeur artistique et de la création chez Lalique de conclure : « Nous avons l’habitude de travailler la matière, nous espérons qu’elle reflète la spiritualité qui se dégage d’une pièce comme celle-ci. »