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    Maurice Marino, un peintre devenu verrier

    Artiste peintre et maître verrier troyen, Maurice Marinot a révolutionné l’art verrier à travers ses productions atypiques. Œuvrant seul dans son atelier, il fait preuve de créativité et de talents artistiques hors pair.

    Avant d’approfondir le sujet sur Maurice Marinot, quelques mots afin de nous présenter.

    Spécialistes du cristal depuis 1882, nous vous proposons à la vente les plus illustres manufactures françaises, Baccarat, Daum, Lalique ou encore Saint-Louis.

    Nous perpétuons la tradition de nos ancêtres, les frères Vessière à Nancy, de talentueux artisans verriers du XIX et XXe siècle.

    Qui était Maurice Marinot ?

    Issu d’une famille de bonnetiers, Maurice Marinot s’inscrit à l’École des beaux-arts de Paris en 1901, où il travaille dans l’atelier de Fernand Cormon. Remarquant l’originalité de son élève, celui-ci le renvoie pour « non-conformisme dangereux ».

    Avant de devenir maître verrier, Maurice Marinot se voue d’abord à la peinture, et met à l’honneur le fauvisme dans ses œuvres, une peinture spontanée ou d’instinct.

    Sa passion pour ce mouvement se reflète dans ses productions de verrerie.

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    Maurice Marinot (1882-1960) : de l'enfance au Fauvisme

    Maurice Marinot était un artiste peintre et artisan verrier français qui a vu le jour le 20 mars 1882 à Troyes. Il meurt dans la même ville le 8 février 1960.

    En 1901, Maurice Marinot se rend à Paris, et intègre l’Ecole nationale des beaux-arts où il œuvre dans l’atelier de l’artiste peintre, Fernand Cormon. Faisant partie du groupe des « Fauves », il participe à leur exposition au Salon des Indépendants, au Salon de l’Automne puis au salon du 1911.

    En 1912, Marinot est invité par l’architecte et peindre André Mare pour participer à la décoration de la Maison cubiste, avec le concours de Marie Laurencin, Roger de La Fresnaye, Raymond-Duchamp Villon et Jacques Villon.

    Malgré les critiques sévères de l’époque, les œuvres de Maurice Marinot ont déjà séduit beaucoup de personnalités comme Sergueï Ivanovitch Chtchoukine, un grand collectionneur russe d’arts modernes.

    Fasciné par le talent de Marinot, ce dernier a même confié à Marinot la réalisation d’un portrait de sa compagne Marcelle Solanet.

    Maurice Marinot est aussitôt séduit par l’art verrier en visitant la verrerie de Gabriel Viard et des frères Eugène en 1911. Dès lors, il se met à fabriquer des verres, sans abandonner la peinture.

    Il est passionné par les contrastes entre les couleurs, mais aussi par la lumière et le feu.

    C’est à partir de 1912 qu’il se consacre au métier du verre, laissant son activité de peintre au second plan. Bols, vases, bouteilles, flacons… Ses œuvres s’agrandissent de jour en jour.

    Considérant ses verreries comme de la sculpture, Maurice Marinot réalisait des émaux sur leur surface.

    Il utilise plusieurs techniques de décor, dont celle de l’émaillage et celle l’intercalaire, une méthode déjà utilisée par les célèbres maîtres verriers Émile Gallé et Eugène Rousseau.

    D’autres méthodes qu’il utilise pour fabriquer et sublimer ses œuvres de verreries à l’aspect de la glace fondante et à l’éclat du diamant taillé, demeurent méconnues jusqu’à aujourd’hui.

    Dès 1919, Marinot veut prouver que la matière suffit comme seul et unique décor, et expérimente l’épaississement de la surface du verre qu’il utilise.

    Produisant des œuvres uniques et époustouflantes, l’atelier de Marinot connaît un franc succès. Son activité de verrier s’arrête définitivement en 1937, l’année de la fermeture de la verrerie et cristallerie Viard.

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    Flacons de Maurice Marinot, photo de leverreetlecristal.wordpress.com

    Maurice Marinot : artiste peintre et verrier

    Sorti d’une famille d’artisans, Maurice Marinot s’est entièrement destiné à l’art et à l’artisanat.

    À 19 ans, il entre dans l’École des beaux-arts de Paris où il apprend la peinture sous l’égide de l’artiste Fernand Cormon. Il en fait sa principale activité jusqu’à ce qu’il découvre le métier du verre et s’en passionne dès 1911.

    Influencé par le fauvisme, un mouvement artistique né à l’aube du XXème siècle, Maurice Marinot a conçu des œuvres d’art remarquables. Dans sa vie d’artiste, il y avait toujours de la place pour la peinture, même lorsqu’il était déjà à fond dans son activité de verrier en 1912.

    Après la fermeture de son établissement de verrerie en 1937, notre maître verrier a toujours continué de peindre.

    Maurice Marinot, en tant que peintre ou verrier, s’est toujours montré talentueux, et a créé des œuvres artistiques originales et exceptionnelles.

    Parmi d’autres, l’artiste a peint le tableau baptisé « La Brodeuse à la fenêtre » (1907), ainsi que l’aquarelle « Pierre Levy dans sa bibliothèque ».

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    "La Brodeuse à la fenêtre" (1907)

     

    Plusieurs de ses réalisations sont conservées dans plusieurs musées internationaux et français, dont ceux de Troyes, le Musée de Grenoble, le Musée des Beaux-Arts, le musée national des Beaux-Arts de Paris…

    Les musées de Louisville « Speed Art Museum » et de New York « The Metropolitan Museum of Art » possèdent également des œuvres de verre et des peintures de Maurice Marinot.

    Qu’il s’agisse de peintures ou de verres, les pièces conçues par Marinot passent rarement dans les salles de vente aux enchères.

    Maurice Marinot : les verres et la technique de décor à l’émail

    Au départ, Maurice Marinot était un artiste peintre, mais sa visite à la verrerie de Gabriel Viard en 1911 va lui permettre de s’orienter vers un nouveau projet, celui du travail de verre.

    Dans un premier temps, il se lance dans la décoration à l’émail de verre, une technique largement exploitée par de célèbres maîtres verriers tels qu’Emile Gallé, Désiré Christian ou encore Eugène Michel.

    L’émaillage est un procédé qui consiste à décorer une pièce de verre à l’aide d’émaux, des poudres vitrifiables fusibles, colorées par des oxydes et mélangées à une substance huileuse.

    C’est cette méthode de décoration qui a inspiré les plus grands verriers français inventeurs de l’Art Nouveau.

    Constatant que ses œuvres attirent beaucoup de monde, dont des professionnels ou des grands collectionneurs, Marinot agrandit ses créations et diversifie les modèles de décoration sur ses verreries.

    Devenu un véritable maître verrier, il a commencé à participer à divers concours de verriers professionnels, et a continué à approfondir ses recherches sur les techniques de l’émaillage.

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    Petit flacon bouché en verre, à décor émaillé - leverreetlecristal.wordpress.com

    Les flacons, vases et coupes avec la signature Maurice Marinot

    A 29 ans, Maurice Marinot dévoile au grand jour son talent d’artiste verrier. Des vases aux coupes, il fabriquait différents objets à décor émaillé, gravé ou intercalaire.

    Il est surtout reconnu pour ses productions de flacons, l’une des œuvres qui a fait sa renommée 10 ans avant la fin de son activité de verrerie.

    Après une période de long perfectionnement, il s'épanouit et acquiert la liberté d'artiste. Il crée ainsi des flacons au décor interne qui est considéré comme formant un "tout organique cohérent".

    Toutes les pièces qu’il fabrique sont uniques. Aucune ne ressemble à une autre, et il n’y avait pas de reproduction en série.

    A partir de 1912, Maurice Marinot a commencé à produire des pièces de verre craquelées, bullées, blanches ou limpides, qu’il décore à l’émail. Toutes ses créations s’inspirent à la fois de l’Art Nouveau et de l’Art Déco.

    Artisan de talent, il dessine lui-même ses pièces de verre qu’il achève avec des décorations à l’émail ou à l’intercalaire. Environ 8 ans après son début, Marinot maîtrise parfaitement l’art verrier et s’en passionne davantage.

    Toujours en quête de l’originalité, il se met à creuser ses œuvres, et à expérimenter la taille à la roue et la gravure en creux à l’acide. Désormais, il travaille sur des verres plus épais afin de mettre en valeur les décorations.

    Les gravures sur certaines de ses créations prennent des formes géométriques telles qu’un triangle ou un losange.

    A partir de 1923, notre maître verrier se tourne un peu plus vers la décoration intercalaire, sans toutefois oublier les types de décors qu’il a déjà expérimentés jusque-là.

    Délaissant peu à peu les émaux, Maurice Marinot se tourne progressivement vers les feuilles de métal et les bulles, qu'il ajoute dans ses verres.

    Un succès immédiat pour ce verrier atypique

    Faisant partie des plus grands verriers français, Maurice Marinot est un artisan dans le sang. Tout comme ses peintures, ses œuvres de verre sont très prisées et admirées. Aussitôt qu’il s’est lancé dans le métier du verre, le succès ne se fait pas attendre.

    Même le célèbre critique d’art lyonnais, Léon Rosenthal avait un coup de foudre pour les œuvres de Marinot. Il a écrit dans la Gazette des Beaux-Arts : « Il y a longtemps qu’une innovation de si grande importance n’était venue enrichir l’art du verre ».

    Ses œuvres se démarquent par leur originalité et leur beauté. Un nombre important de collectionneurs et de professionnels ayant constaté cela ont sollicité le talent de ce maître verrier hors du commun.

    A l’occasion d’un salon professionnel (Salon de l’automne, salon des Indépendants….), Maurice Marinot reçoit des invitations pour décorer les pavillons et les stands.

    Une carrière de verrier qui a duré 26 ans

    Comme évoqué un peu plus haut, Maurice Marinot commence sa carrière de verrier en 1911. Très vite, ses compétences se sont développées, et il a rapidement gagné en notoriété.

    À la fois peintre et artisan verrier passionné, il se focalise plus dans la décoration que dans la conception de verre à proprement parler. Son succès ne connaît alors aucune limite, et sa popularité s'accroît de jour en jour.

    Lorsque la verrerie des frères Viard à Bar-sur-Seine ferme en 1937, Maurice Marinot arrête également son activité de verrier.

    D’une part, parce que son atelier était situé dans l’établissement des Viard ; et d’autre part, puisqu’il avait des problèmes de santé.

    Marinot continuait, toutefois, de peindre, et sa fille Florence Marinot prenait progressivement la relève.

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