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    Les artistes verriers s’attardent sur l’invention du siècle, l’éléctricité

    La dernière Exposition universelle à Paris en 1900 marqua un tournant dans l’histoire : l’officialisation de l’électricité. Les plus grands verriers de l’École de Nancy s’apprêtent à associer cette invention à leur art, dont les frères Daum qui furent les premiers à parer le verre de lumière.

    Ce début du nouveau siècle est marqué par un engouement artistique autour des lampes champignon, alliant la pâte de verre au métal.

    La maison Daum et ses artisans verriers furent les premiers à exploiter tout le potentiel de cette entrée de l’électricité dans l’univers artistique.

    À cette même période, le mouvement Art nouveau atteint son apogée. L’art dans toute sa splendeur que Daum n’hésitera pas à travailler avec l’invention du siècle.

    Pour comprendre cette révolution artistique, un retour sur la découverte de l’électricité et son entrée auprès des verriers lorrains s’impose.

    N’hésitez pas à découvrir les collections contemporaines en cristal Daum.

    La découverte de l’électricité, une véritable innovation, même dans le milieu artistique

    Avec le thème « Bilan d’un siècle », l’Exposition Universelle de 1900 (encore baptisée « Exposition de Paris 1900 ») fut la cinquième Exposition universelle organisée dans la capitale française.

    Inaugurée par le président de la République de l’époque Émile Loubet, cette manifestation symbolique de la Belle Époque et de l’Art Nouveau a débouché sur l’officialisation de l’électricité.

    Si sa découverte et sa parfaite maîtrise ont été proclamées en 1900, l’invention de l’électricité ne date pas de cette période.

    Le mérite de la découverte de l’électricité, grâce à la constatation des phénomènes d’électrisation, est attribué à Thaïes de Milet (philosophe et savant grec) vers le VIe siècle avant Jésus Christ.

    Notons que la découverte des phénomènes électriques ainsi que leur maîtrise et conversion en énergie sont des domaines complètement différents.

    En effet, l’électricité telle que nous la connaissons aujourd’hui puise ses sources dans la première pile électrique que le chimiste italien répondant au nom d’Alessandro Volta a créée en 1800.

    Une invention qu’il a pu mettre en marche grâce aux lois quantitatives d’attraction électrostatique et magnétique, et à la balance à torsion que Charles de Coulomb (physicien français) a mise en place entre les années 1785 et 1791.

    Le premier moteur électrique (1822) par le mathématicien et physicien originaire de la Bretagne « Peter Barlow » s’en est suivi.

    À son tour, Thomas Edison mit au point une ampoule abordable et pratique en 1879 avant de bâtir une première centrale électrique à Manhattan, puis dans la ville de Paris, celle de Londres et de Berlin.

    À cette même époque, un autre grand scientifique fit son entrée sur le marché « Nikola Tesla » qui s’imposa comme étant le premier concurrent de l’américain Edison.

    Au départ rival avec des objectifs différents : Edison avec son courant continu d’un point A à un point B, et Tesla avec son courant alternatif allant d’un point A à un point B, qui revient ensuite pour former une boucle.

    Les deux scientifiques parviennent à trouver un terrain d’entente quand Tesla est appelé aux États-Unis pour venir en renfort au fondateur de la General Electric.

    À la surprise générale, Edison renvoya le génie Nikola Tesla qui a su résoudre son problème lié à la création d’un réseau électrique à New York, en seulement un mois, et à qui il avait promis 50 000 dollars.

    Après des années passées à errer partout, Tesla fit la rencontre de l’industriel George Westinghouse, connu pour ses activités dans le milieu du chemin de fer.

    Plus tard, il a réussi à convaincre les industriels d’utiliser son courant alternatif.

    Ce même magicien s’imposait également comme un grand homme de scène. Il prenait d’ailleurs plaisir à présenter un spectacle de démonstration électrique durant l’Exposition universelle.

    Les spectateurs étaient notamment subjugués par la séquence où Tesla faisait usage de son propre corps pour conduire le courant électrique.

    Tout au long de l’Exposition Universelle de Paris de 1900, le Palais de l’Électricité était également au centre de toutes les attentions.

    Élevé sur le Champ-de-Mars, juste en face de la Tour Eiffel, ce bâtiment était l’œuvre de l’architecte et urbaniste français Eugène Hénard. C’était ici qu’a été généré l’ensemble de l’énergie nécessaire à l’éclairage et au bon fonctionnement des différents organes de l’Exposition.

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    Par La Librairie Illustrée, editeur — https://www.parismuseescollections.paris.fr/fr/petit-palais/oeuvres/l-exposition-de-paris-1#infos-principales, CC0, https://commons.wikimedia.org/w/index.php?curid=133986173

    L’électricité et l’Art nouveau au service de la collection de luminaires signée « frères Daum » depuis les années 1900

    Après cette Exposition universelle qui a rendu officielle l’utilisation de l’électricité au quotidien, la maison Daum a été l’une des premières à lancer une collection associant le verre à l’électricité.

    Les lampes Daum, le début d’un succès mondial dans l’univers verrier

    En tout, l’Exposition universelle de 1900 aura réuni près de 48 millions de personnes, 83000 exposants et plus de 40 pays participants. Les frères Daum, dont Jean Daum (fondateur de la cristallerie Daum), comptent parmi les personnes ayant répondu présents à ce rendez-vous du siècle.

    Ils ont rapidement été convaincus par tous les atouts commerciaux de cette toute nouvelle invention.

    Impatients à l’idée d’exploiter ce milieu encore inconnu jusqu’ici, ils eurent la brillante idée d’habiller le verre qui fut l’une des plus grandes réussites de la manufacture Daum.

    « Le savoir-faire séculaire marié à l’innovation électrique », le secret qui a permis à la maison Daum de commercialiser différents modèles de lampes et luminaires aussi élégants qu’intemporels.

    La lampe Champignon étant l’une des collections les plus prisées de la maison.

    Les prémices de l’Art Nouveau

    L’Exposition universelle de 1900 marque la consécration du mouvement artistique Art Nouveau, surnommé « style 1900 ».

    Ce style reconnu de la Belle Époque puise ses sources d’inspiration dans la Révolution industrielle et dans la reproduction des anciens styles.

    Souvent confondu avec l’Art Déco, ce concept apparu au XIXe siècle fait suite au mouvement d’art moderne célèbre en Angleterre vers l’an 1860 : le mouvement Arts & Crafts.

    Il se définit par la forte envie de revaloriser l’artisanat et les talents des artisans œuvrant dans la fabrication d’objets d’art.

    En France, l’arrivée de l’Art Nouveau a été attestée en 1890.

    À l’époque, le terme « style de nouille » était utilisé pour désigner ce courant artistique basé sur la beauté des lignes des courbes, les multiformes, l’amour des femmes et de la nature.

    Il se reconnaît à ses lignes largement plus souples propices au modernisme, aux nouveautés et aux couleurs. Les objets d’art, bijoux et architecture de la Belle Époque, à l’instar de cette lampe de table Ombelles exposée au Musée de l’École de Nancy en témoignent.

    Les artistes de la maison Daum voyaient dans ce style naturalisme une autre manière d’exprimer leur art et matérialiser leur créativité débordante.

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    Collaboration de la maison Daum avec les grands verriers membres de l’École de Nancy

    Face au succès fulgurant des objets d’art habillé du style Art Nouveau, la maison Daum décide de repousser encore plus ses limites en s’associant avec les membres de l’École de Nancy.

    Désormais devenue le berceau de l’Art Nouveau, la ville de Nancy a vu grandir les artistes au talent incroyable tels qu’Eugène Grasset, Émile Gallé et Louis Majorelle.

    Ces mêmes noms ont d’ailleurs été sous les projecteurs durant l’Exposition Universelle de 1900, au moment de l’officialisation du courant artistique.

    En savoir plus sur le mouvement Art Nouveau.

    Louis Majorelle et ses pieds de lampes à poser pour la maison Daum

    C’est plus précisément avec l’ébéniste Louis Majorelle que les frères Daum se sont d’abord associé.

    Fils d’un fabricant et vendeur de meubles, Louis Majorelle reprend les règnes du petit commerce de sa famille après la mort de son père.

    Quelques années plus tard, il parvient à hisser son entreprise au sommet avec un volume de commande encore plus important chaque jour.

    De 20 salariés à 250, la réussite de ce génie créatif demeure dans la qualité de ses meubles et de son imagination sans fin.  

    Son désir de créer constamment des objets originaux et sa quête perpétuelle de l’authenticité l’ont également amené à s’initier au travail du métal : bronze, fer forgé, cuivre, etc.

    Il avait pour objectif de réaliser des éléments encore plus décoratifs pour parer ses meubles.  

    Spectateurs du savoir-faire indiscutable de Louis Majorelle, les frères Daum décident de recourir à ses services sur leur collection de lampes à poser.

    L’idée était que les ateliers Majorelle créent les pieds de lampes en fer forgé, ou en bronze, pendant que la manufacture Daum s’occupe de créer la verrerie.

    Une collaboration inédite qui contribuera à faire des lampes Daum, des pièces symboliques du mouvement Art Nouveau, auprès des légendaires vases Daum.

    Une création mythique créée sous l’œil aiguisé des grands noms de l’École de Nancy.

    Pas plus tard qu’en 1903, les collections Daum et Louis Majorelle ont été exposés pour la première fois au grand public à l’occasion de l’Exposition de l’École de Nancy, à Paris.

    À lire également : La villa Majorelle, manifeste Art Nouveau de l’École de Nancy.

    Émile Gallé rejoint le courant artistique

    Témoin de la réussite des lampes Daum/Majorelle, Émile Gallé, le directeur de l’École de Nancy, suit le mouvement et signe avec sa collection de lampes dès l’an 1899.

    Ces premières réalisations étaient aussi belles et uniques que celles de Daum/Majorelle, au point d’être déjà présentées au public en 1902.

    La ferronnerie est néanmoins moins remarquée qu’elle pouvait l’être sur la collection Daum/Majorelle.

    Plus à l’aise avec le verre, la collection de lampes en forme de fleur d’Émile Gallé illustre parfaitement son savoir-faire et sa maîtrise des différentes techniques de travail de cette matière.

    Plus fascinants encore, les dispositifs électriques de la lampe sont précieusement dissimulés dans la fleur, colorée et nervurée.

    Une collection d’un réalisme étonnant pour le plus grand plaisir des plus exigeants en termes de qualité et de précision.

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