• 0
  • sculpture de Jacques Village Love par Daum

    Biographie de Jacques Villeglé en 5 dates

    Connaissez-vous Jacques Mahé de la Villeglé, connu sous le nom d’artiste Jacques Villeglé ? Peintre et plasticien français, il a fait l’objet de plus de 200 expositions personnelles en Europe et en Amérique, depuis 1957.

    Les riches créations de l’artiste fascinent les amoureux des œuvres d’art uniques, comme Love par Jacques Villeglé.

    Produit en édition limitée, cette œuvre est en pâte de cristal, une méthode de fabrication ancestrale maîtrisée à la perfection par la cristallerie Daum. Elle respecte à la lettre le concept artistique de Jacques Villeglé pour reproduire cette œuvre qui est chargée de symboles.

    La cristallerie Daum aime revisiter une technique disparue et ultra complexe, la cire perdue, pour redonner vie à une pièce.

    Jacques Villegé fait partie de ces rares et grands artistes qui suscitent l’attention de la cristallerie. Et Love n’est pas le seul fruit de la collaboration des deux parties.

    En effet, en 2011, l’artiste crée Start’arts avec Daum. Il s’agit d’une œuvre mettant en relief le profil socio-politique de Jacques Villeglé. L’alphabet Love est conçu en cristal à l’initiative de la cristallerie.

    Découvrez la genèse de cet artiste, grâce à ces cinq dates qui ont marqué sa vie. Les chapitres les plus pertinents de son histoire feront l’objet de cette biographie.

    À lire aussi : 10 artistes contemporains français à connaître.

    1) 1945, prémices de la carrière artistique de Villeglé, son portrait et biographie

    Au cours de son premier bref séjour à Paris, il décide de s’inscrire à la section peinture et dessin à l’École des beaux-arts de Rennes. C’est là qu’il rencontre Raymond Hains en 1945.

    Certes, Jacques Villeglé commence seul la collecte d’objets, tels que des fils de fer barbelés du mur de l’atlantique et des échantillons de catalogues. Il a découvert que ces objets constituent des peintures, des sculptures, des dessins dans l’espace arts sans l’intervention d’un autre artiste.

    Sa rencontre avec Hains a beaucoup marqué sa carrière. Les deux artistes ont commencé à récolter des affiches lacérées. Grâce à cela, ils ont réussi à réaliser leur première affiche intitulée « Ach Alma Manétro ». Il s’agit, en effet, d’une œuvre commune.

    Ils se sont aussi lancés dans un projet de publication en ultra-lettres d’un poème. Cet intérêt provient en partie de l’appréciation de Villeglé pour les récitals lettristes de François Dufrêne.

    De même, ils s’investissent dans la cinématographie. D’ailleurs, le fait de partager un appartement leur a donné l’occasion de tenter cette expérience. Surtout, après que Jacques de Villeglé a abandonné ses études d’architecture.

    Créatifs, ils ont confectionné eux-mêmes un appareil à base de verres cannelés, ce qui permet l’éclatement des images et des lettres. Bref, l’année 1945 où sa rencontre avec Raymond Hains a lieu marque les prémices de la carrière artistique de Villeglé.

    À lire aussi : 20 sculpteurs français à connaître.

    Jacques_Villegle
    Par François Poivret (photography), Jacques Villeglé (background work)., CC BY-SA 4.0, https://commons.wikimedia.org/w/index.php?curid=70699945

    2) Octobre 1960, l’adhésion de Villeglé aux nouveaux réalistes

    Jacques Villeglé fait partie des artistes qui ont fondé le groupe des nouveaux réalistes. En effet, d’autres membres signent avec lui la déclaration constitutive du groupe, le 27 octobre 1960. Il s’agit, entre autres, d'Yves Klein, de François Dufrêne, de Raymond Hains et de Jean Tinguely.

    Le groupe a été créé, suite à leur participation commune à la première Biennale de Paris.

    Niki Saint Phalle et 3 autres personnes les rejoignent plus tard. Chacun des artistes qui composent le mouvement avait son propre style. Mais ils avaient une perception commune : une démarche d’appropriation directe du réel.

    Ce qui différencie Mahé de la Villeglé de ses collègues, c’est l’exclusivité de l’objet choisi. C’est-à-dire l’affiche. Ses œuvres proviennent alors d’affiches ramassées, notamment abîmées par des facteurs externes tels que le vent. De même, il utilise aussi des affiches lacérées par des passants anonymes.

    Pour créer une affiche à sa manière, il part des morceaux d’affiches retrouvées. Il maroufle l’assemblage sur une toile. L'enjeu consiste à concevoir une œuvre originale et une œuvre populaire, à partir des affiches de rue. Celles-ci sont d’ailleurs considérées comme « reflets de la culture dominante ».

    Il véhicule ainsi de nouveaux messages à travers des affiches lacérées qui deviennent des traces de civilisation. C’est de cette façon que l’artiste a pu participer à des manifestations collectives dans les cinq continents.

    Il développe un style qui prône une ouverture thématique. Dans ce cadre, il s’intéresse aux affiches lacérées monochromes. Il en est de même pour les affiches abstraites et lyriques. Il va jusqu’à exploiter des images politiques protestataires et des affiches publicitaires.

    Cela a rendu ses œuvres exceptionnelles. Ce n’est pas étonnant que de grands musées de renommée mondiale se précipitent à l'acquisition de ses œuvres. Elles se situent particulièrement dans certains pays d’Europe et d’Amérique. 

    3) 1969, l'invention de l’alphabet sociopolitique

    L’art de Mahé de la Villeglé ne se résume pas aux images. Il s’étend non seulement sur la typographie, mais également sur la poésie, voire la recherche graphique. D’où la création de l’alphabet socio-politique.

    L’artiste a conçu son alphabet socio-politique, notamment en hommage à Serge Tchakhotine. Il s’agit de l'auteur d’un essai qui s’intitule « Le viol des foules par la propagande ».

    Son inspiration pour l’alphabet socio-politique vient d’un graffiti particulier qu’il avait aperçu sur un mur de métro en 1969. Le nom de Nixon était apposé de manière exceptionnelle, à travers un style de graffiti qui, pour lui, véhicule plus d’un message.

    La lettre « N » était présentée à travers trois flèches, qui d’ailleurs renvoient à l'ancien parti socialiste. Quant à la lettre « I », elle rappelle la croix de Lorraine. En outre, le X véhicule une croix gammée. Enfin, le O est un cercle renfermant une croix celtique.

    Depuis, Villeglé a transformé les lettres de son alphabet en signes porteurs de messages plus profonds. Elles évoquent souvent un sens soit totalitaire, soit autoritaire. Une performance qui s’est fait vite marquer.

    Pour ses écrits, deux lettres « D » accouplées se rapportent au support de la croix celtique. Par contre, le « F » se mue en svatika. Par ailleurs, « V » est porteur de la croix de Lorraine. Bref, chaque lettre de son alphabet renvoie à des signes.

    Des années plus tard, les œuvres typographiques de Jacques Villeglé feront l’objet d’expositions. Tel est le cas lors d’une première rétrospective de l’artiste en France. Des centaines de ses œuvres, entre autres, son alphabet socio-politique, ont été exposées lors d’un événement intitulé « La comédie urbaine ».

    4) 1961, l’apparition du précurseur des œuvres axés sur le pop art

    Ce n’est pas la première fois que Villeglé se démarque. Néanmoins, la création de l’affiche Sèvres/ Montparnasse, 1961 lui met en avant. Grâce à cette œuvre, l’étiquette du précurseur du pop art lui a été attribuée.

    L'artiste accorde plus d'importance à la dimension formelle ainsi qu’aux qualités plastiques de l'œuvre.

    L’exploitation de la couleur constitue sa force. Selon lui, « L'affiche, émanation de la propagande des pouvoirs politiques et financiers, c'est par les couleurs qui débordent des déchirures qu'elle devient fleur de la vie contemporaine, affirmation d'optimisme et de gaieté. »

    Cette particularité a contribué à ses succès ultérieurs. De plus en plus de musées et de galeries lui ont consacré des expositions. Tel est le cas de l’édition Linda et Guy Pieters. C’est pareil pour le musée d’art contemporain, à Lyon, qui accueille l'exposition Jacques Villeglé. Héraldique de la Subversion ».

    Le musée départemental d'Art ancien et contemporain reçoit aussi l’exposition « De la transgression à la collection ». « Le retour de l'Hourloupe, préface de Bernard Lamarche-Vadel» est accueilli auprès de la Maison de la Culture à Rennes qui l’accueille.

    Il en est de même pour ses écrits. Certaines galeries, comme Martin Muller Books, vont jusqu’à publier une large sélection de chapitres en anglais.

    D’ailleurs, il fut un temps où il a rédigé une mise au point sur les affiches lacérées intitulée « Des réalités collectives », préfiguration du manifeste du nouveau réalisme. D’où sa réputation d’historien du Lacéré anonyme.

    5) 2022, la mort du lacérateur anonyme

    Dans la nuit du 6 juin 2022, l’artiste Mahé de la Villeglé est décédé à l'âge de 96 ans, selon la déclaration de la galerie Georges-Philippe et Nathalie Vallois, sa représentante de toujours. C’était un lundi.

    Il représente l’art d’un demi-siècle entier, notamment, celui de la seconde moitié du 20ᵉ siècle. Ses œuvres marquent, d'ailleurs, une époque particulière. 

    Dans ce cadre, il utilise des affiches traitant l’actualité, comme celle de la guerre d’Algérie.

    Villeglé se distingue des autres artistes par sa volonté de s’effacer et de se cacher derrière ses œuvres. Pour lui, le véritable artiste est le « lacérateur anonyme ». C’est la Maison de la Culture à Rennes qui l’accueille.

    Respectant ce raisonnement, il décide avec Hains de ne pas mentionner leurs noms lors de leur première exposition dans la galerie Colette Allendy. Seuls le titre, les dimensions ainsi que la date de l’affiche sont apposés.

    Avant que le lacérateur anonyme ne décède, plusieurs événements lui ont été dédiés. Tels sont les cas des expositions personnelles en Europe et de certaines expositions collectives aux États-Unis et en Corée du Sud.

    Parmi d’entre elles, se trouve l’accrochage inaugural du nouveau bâtiment la Tate Modern de Londres où l’affiche lacérée de Villeglé a été présentée. Il en est de même pour la Cité de la Musique, à Paris, qui a organisé une exposition "Dans la rue. Jacques Villeglé, Pierre Henry".

    Mahé de la Villeglé est un artiste hors pair. Il a laissé de magnifiques arts conçus avec la devise « Le ravir plutôt que le faire ».

    Laisser un commentaire

    Ce site utilise Akismet pour réduire les indésirables. En savoir plus sur comment les données de vos commentaires sont utilisées.