Verrier de l’Art Nouveau, Eugène Michel appartient à la grande famille des artistes talentueux de la Lorraine. À travers ses œuvres, il exprime sa passion pour la culture et pour les arts occidentaux.
Avant d’approfondir le sujet sur Eugène Michel, quelques mots afin de nous présenter.
Spécialistes du cristal depuis 1882, nous vous proposons à la vente les plus illustres manufactures françaises, Baccarat, Daum, Lalique ou encore Saint-Louis.
Nous perpétuons la tradition de nos ancêtres, les frères Vessière à Nancy, de talentueux artisans verriers du XIX et XXe siècle.
Qui était Eugène Michel ?
Fils d’un graveur de cristal à Lunéville, Eugène Michel s’est mis dans le métier de verre dès son plus jeune âge.
Bien que ses œuvres passent rarement sous le marteau, elles sont tout aussi exceptionnelles et magnifiques que celles de ses confrères les frères Muller, Argy-Rousseau, Émile Gallé, Louis Hestaux, ou encore Jean Simon Peynaud.
Avant de prendre son envol en 1889, notre verrier lorrain a œuvré auprès de l’atelier de Charles Gallé (père d’Emile Gallé), celui de François-Eugène Rousseau et de son successeur, Ernest Baptiste Léveillé.
Né en 1848 à Lunéville, Eugène Michel est un verrier français qui s’inspire souvent de la nature et de l’art occidental pour réaliser des œuvres d’exception.
Fils d’un tailleur et graveur de cristal à Lunéville, Eugène a mis ses talents aux services des plus grands verriers français à l’instar d’Eugène Rousseau, Ernest Baptiste Léveillé ou encore Charles Gallé.
Son père l’initie au métier de verre, un domaine dans lequel il excellait, et se montrait particulièrement brillant. Pour parfaire ses talents ancestraux, Eugène Michel s’est formé auprès de la cristallerie de Baccarat, dont il assurait la direction.
Il a exposé ses œuvres à la société nationale des beaux-arts de 1892 et a participé à l’Exposition universelle de 1900. De 1902 à 1904, Eugène Michel présente ses verreries à la société des artistes français.
Le maître verrier Eugène Rousseau a très vite repéré les talents d’Eugène Michel, alors que celui-ci n’avait que 19 ans. Il l’a engagé dans son atelier et lui a transmis sa passion pour la culture du monde occidental.
C’est en 1889, après son passage aux ateliers de Charles Gallé, d’Eugène Rousseau et d’Ernest-Baptiste Léveillé, qu’il a fondé sa propre manufacture, en collaborant avec la maison Harant et Guignard.
Dans son atelier sis rue de la Michodière à Paris, Eugène Michel travaillait des verres colorés multicouches, et a mis à l’honneur des vases à la sculpture en fort relief.
Lorsqu’il décède en 1904, sa veuve Adèle Eugénie Michel a pris la direction de l’entreprise jusqu’en 1910, l’année où l’atelier fut racheté par le graveur L. Parot. Après cette transaction, l’atelier est devenu « L. Parot succ. Michel ».
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Le métier du verre : un savoir-faire ancestral en Lorraine
Utilisé depuis des millénaires, le verre est à la fois artistique et fonctionnel. Ses innombrables qualités lui ont permis de se développer en tant que contenant : flacons, bouteilles, gobelets …
C’est pendant le XVème siècle que l’art verrier s’est particulièrement développé.
Accueillant de nombreux talents, la Lorraine est devenue la terre promise des maîtres verriers de cette époque. La plupart d’entre eux bénéficient d’un savoir-faire ancestral, et ont fait de l’art verrier leur principale activité.
Le cas d’Eugène Michel illustre parfaitement cette théorie. En effet, ce verrier talentueux de l’époque de l’Art Nouveau fut initié par son père, lui-même graveur tailleur sur cristaux.
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Le maître verrier Eugène Rousseau fait appel aux talents d’Eugène Michel
Né à Paris en 1827, Eugène Rousseau est un maître verrier de renom, qui se démarque par son intérêt prononcé pour les cultures japonaises. Au début de sa carrière, il s’est spécialisé dans la faïence et la porcelaine.
Un peu plus tard, il s’est mis dans la verrerie, notamment lorsqu’il s’est véritablement épris de l’art du Japon et de l'Art nouveau.
A l'époque, le Japon était un pays qui fut longtemps méconnu du monde occidental, mais qui s'est ouvert aux échanges commerciaux au milieu du XIXe siècle.
Lorsque s’est tourné vers la verrerie en 1867, il s’est mis en quête d’un talent en mesure d’assurer la gravure de ses verres. Impressionné par le savoir-faire exceptionnel du jeune verrier Eugène Michel a tout de suite fait appel à lui pour graver et décorer toute une gamme de verreries dans l’esprit de l’Ecole de Nancy.
En ce moment-là, Eugène Michel n’avait que 19 ans, mais ses talents défient ceux des maîtres verriers mondialement reconnus.
Eugène Michel s’inspire de l’Extrême-Orient et de la nature
Suivant les pas de son maître, Eugène Rousseau, le verrier talentueux de Lunéville s’inspire lui aussi de l’Extrême-Orient, un style très populaire dans le monde de la verrerie pendant le XVIII et XIXème siècle.
Fasciné par la beauté et la particularité de l’art japonais et de l’Art nouveau, Eugène Michel a toujours mis la nature au cœur de son inspiration.
Des algues aux anémones, en passant par les capucines, notre verrier met à l’honneur les décorations florales dans la plupart de ses œuvres.
Certaines pièces décorées de ses mains arborent, cependant, d’autres images comme en témoigne la vase en verre gravé à l’acide et à décor d’une dame.
Pour plus d’infos, rendez-vous sur leverreetlecristal.wordpress.com.
Quelques œuvres remarquables d’Eugène Michel
Qu’il s’agisse d’une coupe ou d’un vase, toutes les créations d’Eugène Michel se distinguent par leur aspect multicouche et leurs gravures parfaitement exécutées.
Bien qu’elles soient rarement présentées dans les salles de vente aux enchères, ses œuvres ont séduit bon nombre d’artistes et de personnages classiques.
Parmi ses réalisations les plus célèbres, l’on peut citer :
- un vase camé élégant à décor d’algues gravées sur un fond blanc : ce vase dispose d’une monture en argent, d’une hauteur de 18 cm et d’un diamètre de 6 cm laissant paraître la beauté de ses motifs.
- une magnifique coupe ronde multicouche d’une hauteur de 9 cm et d’un diamètre de 15 cm : à l’extérieur, cette coupe est décorée par des cosses et des feuilles de couleur bordeaux, le tout gravé sur un fond vert foncé. Des effets de craquelures sont visibles, et se font sentir sur la surface intérieure de cette pièce.
- un vase camé en verre gravé à l’acide : cet article est agrémenté par une femme habillée d’une robe longue verte et tenant un long châle jaune. D’autres détails viennent sublimer la surface extérieure de ce vase.
- un vase camé en verre de 17 cm de hauteur : la surface extérieure de cet article est agrémentée par des capucines vertes longeant tout le long du vase.
En dehors des œuvres présentées dans les salles de vente aux enchères, les œuvres d’Eugène Michel sont toutes estimées à entre 2 000 € et 15 000 €.
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Des œuvres gravées à la roue ou signées à la pointe
Verrier de talent originaire de la Lorraine, Eugène Michel s’est spécialisé dans la conception de vases à la sculpture en fort relief. Il travaillait principalement sur des cristaux ou verres épais et multicouche de couleur.
Chacune de ses œuvres met en évidence une gravure impeccablement réalisée, mais la plupart d’entre elles ne disposent d’aucune signature.
Seules les pièces créées pour l’atelier de Charles Gallé, d’Eugène Rousseau, d’Ernest Baptiste Léveillé ou pour d’autres enseignes sont signées par la marque et disposent ainsi de l’une de ces mentions :
- Toy & Léveillé
- HG Le Rosey Paris
- Le Rosey XI rue de la Paix/Paris
- L’Escalier de Cristal
- L’Escalier de Cristal Paris
- E. ENOT
- Ed. Enot Paris ou encore Ed. Enot 13 Rue Pyramide Paris
En revanche, certaines créations d’Eugène Michel sont gravées à la roue ou à la pointe, et sont marquées « E. Michel » ou « EM ».