Artiste britannique qui captive l’attention depuis des années, Damien Hirst n’a pas fini de nous surprendre. Retour sur cet artiste hors du commun !
Damien Hirst, né à Bristol en Angleterre le 7 juin 1965, fut un membre central du mouvement bien connu des Young British Artists qui a sévi dans les années 90. Depuis, Hirst ne s’est jamais arrêté de surprendre, faire réagir voire choquer avec des œuvres qui repoussent très souvent les limites de la création.
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Dans les lignes qui suivent, nous retracerons tout le parcours de cet artiste hors-normes, mais pas seulement !
Vous pourrez retrouver une analyse de plusieurs de ses œuvres centrales ainsi qu’une mise en lumière de sa relation toute particulière avec le monde du cristal, grâce à son partenariat avec la célèbre cristallerie française Lalique.
D’hier à aujourd’hui, le parcours de Damien Hirst
Une jeunesse turbulente
Très jeune, Damien Hirst est déjà turbulent, il est au centre de toutes les attentions.
Alors que ses parents divorcent l’année de ses douze ans, le petit Damien est un élève dissipé à l’école. Le dessin est le seul domaine dans lequel il parvient à se distinguer de ses autres petits camarades.
Tout au long de ses études, cette discipline sera celle où il brille le plus. Très vite, il se penche sur d’autres artistes afin de chercher l’inspiration. Tous les travaux de Francis Davison vont alors captiver l’œil et l’attention du jeune Damien Hirst qui ne demande alors qu’à s’abreuver et s’inspirer.
Malheureusement, les résultats scolaires de Damien Hirst ne lui permettent pas d’aller au lycée. Il n’y parviendra que grâce à l’intervention de son professeur d’art, déjà très impressionné par la maturité de son jeune élève
Damien Hirst intègre alors le Leeds College of Art, où il se présente dans tous les cursus à dominante artistique.
Quelques années plus tard, en 1986, il fait son entrée dans la célèbre Goldsmith’s, College of Art et ce jusqu’en 1989. Il étudie, encore et toujours, les beaux-arts en étant pris sous l’aile de Michael Craig-Martin, l’un de ses professeurs principaux.
L’explosion d’un artiste majeur… et choquant !
Tout juste sorti de l’école, Damien Hirst mène de front un travail de sculpteur mais aussi de commissaire d’exposition. Ce sera la première pierre posée à la fondation du mouvement déjà évoqué dans l’introduction de cet article, les Young British Artists.
La toute première exposition de Damien Hirst a alors lieu en 1991, sous le nom de In and Out of Love. Une exposition qui marque les esprits, comme vous pourrez le voir dans les lignes qui suivent…
Dès cette époque, Damien Hirst a à cœur de mettre en place des installations au sein desquelles il traite du rapport entre l’art, la vie et la mort.
Ce thème, justement, de la mort est central dans l’œuvre naissante de l’artiste. Il ira même jusqu’à travailler dans une morgue pour se rapprocher au maximum de ce thème difficile à aborder. En 1991, Damien Hirst va encore plus loin : il travaille directement sur une série constituée de cadavres d’animaux comme des cochons, des vaches ou encore des requins et des tigres.
Les cadavres, parfois coupés en deux, sont plongés dans le formol et exposés dans des aquariums.
La putréfaction étant seulement ralentie, ces « sculptures » n’ont pas été exposées longtemps. Coup d’éclat pour les uns, premier scandale pour les autres, les bases du travail de Damien Hirst sont posées !
Une série de peintures monochromes en 1993, une vidéo pour le groupe de musique Blue en 1995, des peintures en collaboration avec l’immense David Bowie en 1996…
Année après année, Damien Hirst gagne en notoriété et voit ses œuvres obtenir un retentissement croissant en Grande-Bretagne mais aussi dans le reste du monde.
Mais ses œuvres ne sont pas les seules à mettre le nom de Hirst tout en haut de l’affiche.
En 2007, son œuvre Lullaby Song, une armoire à pharmacie en métal contenant près de 6 136 pilules faites et peintes à la main, est vendue pour près de 19,2 millions de dollars lors d’une vente organisée par la célèbre maison de Londres Sotheby’s.
C’est un vrai record : la deuxième œuvre la plus chère jamais vendue aux enchères pour un artiste de son vivant !
De fil en aiguille, de coup de génie à coup de scandale, Damien Hirst s’est forgé une très solide réputation sur la scène mondiale de l’art contemporain. De nos jours, ses œuvres figurent encore et toujours parmi les œuvres les plus recherchées et dont les estimations ne cessent de s’envoler à chaque mise aux enchères.
For the Love of God, l’histoire du crâne de Damien Hirst
C’est assurément l’œuvre de Damien Hirst qui a le plus fait parler d’elle… tout en créant un profond scandale !
En août 2007, Damien Hirst défraie (une fois encore) la chronique : il vend pour la modique somme de 100 millions de dollars une pièce au nom de For the Love of God.
Cette œuvre se présente sous la forme d’une réplique en platine du crâne d’un homme décédé au beau milieu du XVIIIème siècle. Ce crâne est incrusté de près de 8 601 diamants.
C’est le coup de massue sur le marché ! Même si tous les amateurs d’arts connaissent Damien Hirst essentiellement pour ses œuvres provocatrices et son sens aigu du marketing, For the Love of God va encore plus loin que tout ce qu’il était possible de penser jusqu’à présent.
Et l’affaire ne s’arrête pas à ce record financier atteint avec les 100 millions de dollars dépensés pour l’achat de l’œuvre…
Le journaliste et critique d’art Ben Lewis a révélé, quelques années après la vente, dans son documentaire L’art s’explose, que l’œuvre For the Love of God, ne trouvant pas d’acquéreur au moment de la mise en vente, a été achetée en réalité par tout un groupe d’investisseurs dont faisait partie… Damien Hirst lui-même ! L’objectif de cette manœuvre peu avouable d’après le critique d’art : préserver la cote de Damien Hirst sur le marché de l’art.
Une affaire qui n’a pas fini de faire couler de l’encre !
Damien Hirst et Unbelievable Treasure : une inoubliable exposition à Venise
C’est une exposition qui a fait parler d’elle, et qui continue encore aujourd’hui de hanter les esprits de ses visiteurs.
Treasures from the Wreck of the Unbelievable, c’est le nom de cette exposition de Damien Hirst qui eut lieu du 9 avril au 5 décembre 2017, simultanément à la Punta della Dogana et au Palazzo Grass, les deux grands musées d’art contemporain de la fondation François Pinault.
Pour mieux comprendre l’ampleur et la résonnance de cette exposition, rien de mieux que de lire un court extrait de l’un des nombreux articles parus pour en faire la recension.
« L’enfant terrible de l’art contemporain est de retour. Le Britannique Damien Hirst est l’hôte de la Fondation Pinault, à Venise […] pour une exposition monumentale où il entraîne le spectateur dans une fiction sous-marine, d’une grande profondeur.
Le secret avait été jalousement gardé sur ce projet ambitieux auquel Damien Hirst, 51 ans, a consacré dix années et qui rassemble près de 200 œuvres inédites dans les deux écrins de la Fondation Pinault que sont le Palazzo Grassi et La Punta della Dogana.
Baptisé Treasures from the Wreck of the Unbelievable, il conte la légende de L’Incroyable, présenté comme un vaisseau qui sombra il y a des siècles au large des côtes d’Afrique, emportant avec lui sa cargaison inestimable. Dans les cales du navire, des sphynx venus d’Égypte, des statues grecques, des colosses de bronze, de l’or, des bijoux et des armes à profusion.
Ce trésor englouti, Damien Hirst l’aurait retrouvé au fond de l’océan Indien et extrait des profondeurs au cours d’une prétendue campagne de fouilles sous-marines, dont les vidéos sont projetées au fil de l’exposition. À Venise, le plasticien expose le fruit de cette pêche miraculeuse dont les pièces sont encore recouvertes d’algues durcies, de coraux ou de coquillages, autant d’empreintes que la mer a déposées au fil des siècles.
Vrai ou faux ?
Mais le visiteur s’interroge… »
Entre mythe et réalité, entre exposition artiste et archéologique, Damien Hirst repousse les frontières de l’ordinaire dans une exposition qui figure encore aujourd’hui parmi les plus marquantes de ce siècle. Jusqu’au prochain de coup de maître de l’artiste ?
Vaches, papillon... La controverse des oeuvres animalières de Damien Hirst
Vous l’aurez compris : Damien Hirst est le prince de l’art contemporain et le roi du scandale.
Son exposition In and Out of Love a attiré le feu des critiques du monde entier, et notamment des associations qui viennent en protection des animaux. En effet, dans le cadre de cette exposition, 9 000 papillons ont été enfermés dans une pièce dans laquelle ils ont dû vivre et mourir, le temps de l’exposition, sous les yeux des spectateurs.
L’artiste avait déjà soulevé les foules avec son œuvre Mother and Child Divided en 1993. Cette œuvre présentait alors une vache et son veau séparés et coupés en deux, dans leur longueur. Ambiance…
De nombreuses personnes, amatrices d’art ou non, ont critiqué le travail de Damien Hirst et son rapport à l’animal.
Difficile de ne pas parler non plus de son œuvre A Thousand Years réalisée en 1990. Cette œuvre présentait deux cubes de Plexiglas reliés.
Dans le premier se trouvait une tête de vache avec au-dessus d’elle une lampe électrique. Dans l’autre cube, le spectateur pouvait observer un cube blanc qui abritait des milliers d’asticots qui se transformaient en mouches se nourrissant alors de la tête de vache pour ensuite mourir électrocutés par la lampe.
Quand on vous dit qu’il s’agit du roi des scandales artistiques !
Lalique et Hirst, une passion cristal
Finissons cet article sur une note plus positive et moins scandaleuse : l’histoire d’amour entre Damien Hirst et la cristallerie française Lalique.
La cristallerie Lalique, une histoire entre France et Suisse
La cristallerie et verrerie Lalique, fondée en France en 1888 et aujourd’hui établie en Suisse, a été créée par le maître verrier et créateur de bijoux français, René Lalique.
Cette cristallerie s’est fait un nom à travers l’histoire en fabriquant et en distribuant des pièces dans différents domaines : des objets décoratifs à l’architecture d’intérieur en passant par les bijoux, les pièces d’art ou encore les parfums.
La maison Lalique a notamment gagné ses lettres de noblesse avec ses vases emblématiques, encore fabriqués à la maison au sein de la manufacture de Wingen-sur-Moder en Alsace. Cette manufacture a été ouverte en 1921 par René Lalique lui-même. A noter par ailleurs qu’il s’agit du seul site de production de Lalique à travers le monde.
Au fil du temps, et d’autant plus à l’époque contemporaine, la maison Lalique a eu la chance de travailler avec des marques de luxe et des créateurs du monde entier.
Des collaborations qui ont donné naissance à des pièces uniques et des éditions limitées recherchées à travers le monde entier. On pense notamment à la collaboration avec l’architecte Zaha Hadid, avec la marque de whisky The Macallan ou encore avec la marque de luxe Tom Ford.
La marque de fabrique de la maison Lalique
Le travail de la maison Lalique s’est toujours distingué par sa célèbre « pâte » de contraste qui combine à merveille finitions satinées et repolies, le tout à l’époque où le verre règne en maître.
Ce style particulier se retrouve encore aujourd’hui dans bon nombre des œuvres de la maison Lalique, des œuvres qui attirent l’œil d’acheteurs du monde entier par leur aspect entre cristal poli et finition satinée, voire mate.
La collaboration entre Hirst et Lalique
Comme vous le savez depuis le début de cet article, la maison Lalique a eu l’opportunité de travailler avec Damien Hirst depuis quelques années maintenant.
Cette maison bien connue a très vite eu le souhait de travailler et collaborer avec Damien Hirst, comme une évidence. Pour Lalique, Hirst incarne « parfaitement cette génération d’artistes qui ne butent pas devant de nouvelles expérimentations, quitte à bousculer les strictes définitions de l’art de l’objet d’art. »
Résultat : des œuvres surprenantes, à l’image Eternal Memory, un crâne en cristal à 12 000 € disponible en trois teintes différentes. On pense également à Eternal beauty ou Eternal memento, des tableaux en cristal… bluffants !